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la chronique

Eaux et forêts.

Parmi les travaux auxquels s’employaient si utilement les légionnaires, il convient de citer en première ligne l’irrigation et la sylviculture. On demeure stupéfait en constatant tout ce que les Romains avaient su faire à cet égard. Les témoignages en ce qui concerne l’irrigation sont irrécusables. Des endroits aujourd’hui déserts ont été surpeuplés ; des contrées aujourd’hui arides ont produit du blé en abondance. Là où règne de nos jours une sécheresse irrémédiable, l’eau amenée ou trouvée par les Romains circulait copieusement. Nous possédons sur ces points les renseignements les plus circonstanciés et, d’ailleurs, des ruines de digues et de barrages permettent de suivre, pour ainsi dire à la piste, le travail des ingénieurs d’autrefois dont il arrive fréquemment à leurs successeurs d’admirer la science et l’habileté. Bien entendu nous ne pouvons être aussi bien renseignés sur les forêts et, à première vue, l’Afrique que nous avons sous les yeux rappelle absolument celle que Salluste a décrite et envers laquelle il usa d’un esprit critique très aiguisé. Il jugeait notamment que son sol était inapte à