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rats eux-mêmes s’écroulèrent. Faute de trouver des beys de bonne volonté pour régner en son nom à Constantine et à Oran, la France dut se résigner à gouverner directement comme Rome s’y était trouvée amenée après des essais infructueux pour se constituer des monarchies tributaires. Force fut d’aller de l’avant, de soumettre d’année en année des territoires supplémentaires, d’occuper des points nouveaux. Mais, dans cette progression fatale, les anciens eurent constamment sur les modernes l’avantage d’avoir derrière eux un établissement solide et sûr dont la prospérité put se développer régulièrement pendant qu’on guerroyait aux avant-postes.

Tolérance païenne.

En second lieu, ils ne rencontrèrent point devant eux le fanatisme musulman. Et ce fut là — c’est encore et ce sera toujours — pour nous la cause d’une terrible infériorité par rapport à eux. On peut juger, grâce à Salluste notamment, combien les populations berbères ont maintenu leurs coutumes. Ce qu’il en raconte équivaut tout à fait à ce qui s’est passé de nos jours et la manière