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la chronique

il arriva au commandant Lamy de le faire dans une de ses étapes sahariennes indique que les plantes fourragères croissent avec quelque abondance. Certaines régions telles que le Mouydir (situé entre In Salah et les Monts Hoggar) se présentent sous l’aspect exceptionnel de terres très favorables à la culture. Il va de soi que le jaillissement d’eaux artésiennes multiplierait les oasis. Si l’on ajoute à tout cela l’extrême salubrité d’un pays que son air très sec et ses nuits froides semblent prédestiner à devenir plus tard le sanatorium des étiolés (le mot a été dit et il est très juste) on apercevra nettement la possibilité pour la France de tirer bon parti des immenses territoires dont la convention de 1890 lui attribua la possession et cela sans tabler imprudemment sur des richesses minérales dont beaucoup d’indices ont pourtant révélé déjà la présence certaine. La première chose à faire c’est d’y établir une sécurité qui depuis bien longtemps fait défaut. Car au rebours de ce que l’on croyait c’est par les hommes et non point par la nature que le Sahara est rendu inhospitalier. Ces hommes ne sont pas des guerriers et ne constituent pas des groupements organisés ; ce sont des pillards, des vo-