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point chose nouvelle et dont les généreuses tendances ont causé tant de malheurs et retardé tant de progrès sévissait au sein de la commission officielle. Les instructions données à Flatters en 1880 portaient qu’il devait avant tout veiller à maintenir le caractère « essentiellement pacifique » de l’expédition. Mais comme cette fois il s’agissait de pénétrer dans l’Aïr c’est-à-dire d’affronter les Touaregs au centre de leur domination, le colonel avait cru prudent de réclamer une caravane d’au moins 250 hommes. La commission protesta, estimant que l’expédition allait « dégénérer en une véritable expédition militaire perdant le caractère pacifique qui convient à une mission scientifique ». Ainsi rabroué, le vaillant explorateur se contenta d’emmener 92 hommes dont beaucoup ne comptaient pas comme combattants. Le 16 février 1881 au puits de Tadjenout entre Tadent et les monts Hoggar, la petite troupe trahie par les guides indigènes tomba dans un guet-apens. Tous les Européens furent massacrés. On peut dire que leur arrêt de mort avait été signé à Paris autour du tapis vert de la commission transsaharienne.

Naturellement l’opinion ne se rendit pas compte de cette responsabilité que le gouvernement, de