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la chronique

Almoravides — parut alors. Ces chefs étaient à proprement parler des pillards qui couraient le pays sur leurs chameaux et auxquels l’ambition vint peu à peu d’un pouvoir établi. Ils réussirent à le créer et l’un d’eux qui fonda Marrakech vit sa domination descendre vers le Sud jusqu’au Niger et monter vers le Nord jusqu’à l’Èbre et aux Baléares. Après cette dynastie en vint une seconde dite des Almohades qui fournit également quelques princes éclairés : Abd el Moumen, par exemple, lequel entreprit de donner à l’empire une administration régulière et Yacoub el Mansour qui édifia la Giralda de Se ville. En 1212, la puissance des Almohades s’effondra à la bataille de Las Navas de Tolosa. La tribu des Béni Merim s’empara alors de la prépondérance et la conserva jusqu’en 1524. Durant cette période fut consommée la perte du royaume de Grenade tandis que commencèrent les empiétements de l’Europe. En 1402, le fameux baron normand, Jean de Bethencourt, alléché par la lecture des récits d’un frère mendiant espagnol qui avait parcouru le Maroc, un siècle et demi plus tôt, profita de son établissement aux Canaries pour explorer de là les côtes Africaines. Incompris à la cour du roi de France,