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d’un autre ordre n’étaient venus porter atteinte à sa dignité de prêtre. Mais tout ceci n’autorisait nullement le Saint-Siège à intervenir autrement qu’en saisissant de l’affaire le gouvernement français. Régulièrement nommé et institué dans des conditions prévues par l’article 5 du Concordat, l’évêque de Laval ne pouvait être déposé sans le consentement du pouvoir civil. Une pareille pression, exercée à l’insu du gouvernement sur un évêque en vue de l’amener à donner sa démission, dépassait en fait d’illégalité tout ce qui avait pu se produire jusque là. Mgr Geay ayant communiqué au président du conseil la lettre du cardinal Vannutelli, celui-ci en écrivit le 25 mai au ministre des Affaires Étrangères et M. de Courcel, chargé d’affaires de France près le Saint-Siège, reçut l’ordre d’exiger que ladite lettre fut retirée.

Peu après, nouvelle communication de M. Combes à M. Delcassé. Il s’agissait cette fois de l’évêque de Dijon, Mgr Le Nordez, prélat contre lequel une cabale éhontée et basée sur des dissentiments politiques avait longtemps sévi. À la date du 11 mars, Mgr Lorenzelli, nonce apostolique à Paris, l’avait invité à suspendre les ordinations