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la chronique

partisans de la rupture, se désolaient qu’on eut laissé passer une si belle occasion d’en finir avec le Pape ! Heureusement pour eux, le Saint-Siège lui-même allait leur fournir le moyen désiré par eux d’atteindre à ce but de leurs efforts.

Le cas des évêques de Laval et de Dijon.

Le 17 mai 1904, Mgr Geay, évêque de Laval, avait reçu du cardinal Vannutelli, agissant au nom du Saint-Office, « d’ordre des Très-éminents cardinaux inquisiteurs généraux », ses collègues, une invitation formelle à résigner ses fonctions dans le délai d’un mois, sous peine de mesures ultérieures au cas où il n’obéirait pas à cette injonction. Mgr Geay était un prélat singulièrement compromettant pour l’Église. Professant des opinions républicaines, ce qui était son droit, il avait eu de ce chef de retentissants démêlés avec une partie de ses administrés, plus préoccupés de politique militante que de religion et moins ardents à la gloire de Dieu qu’à la lutte contre le gouvernement. Les véritables persécutions qu’il avait eu à subir de leur part l’eussent rendu plutôt sympathique si maints scandales