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négociations directes avec le Saint-Siège, mais la résolution de laisser s’entamer ces pourparlers indirects et discrets qui sont dans les traditions et les habitudes de la cour pontificale. Que de tels pourparlers aient eu lieu en effet, on n’en saurait douter. Pourquoi n’ont-ils pas abouti ? C’est, d’une part, parce que le Saint-Siège n’y a pas mis beaucoup de bonne volonté, désireux de provoquer une demande au grand jour et se réservant probablement d’y accéder à la dernière minute sans comprendre qu’une telle démarche aux yeux des Français était incompatible avec la dignité de leur gouvernement ; c’est, d’autre part, que M. Combes multiplia ses efforts pour accentuer le caractère anticlérical de sa politique et faire craindre au Vatican qu’une fois la concession consentie, le président s’abstint d’en profiter. Finalement l’heure du départ sonna sans qu’une décision ferme fut intervenue. Mais, en Italie comme en France, l’opinion commençait à s’habituer à l’idée que la visite au pape n’aurait pas lieu et que, des deux côtés, on s’était mis tacitement d’accord pour qu’il en fut ainsi.