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sent à recevoir les princes non catholiques venus saluer le roi d’Italie ; mais il ne consent pas à recevoir les princes catholiques. Cette distinction dont on comprend la pensée originelle n’en est pas moins déraisonnable et ses résultats aboutissent à l’absurde. Elle tient éloignés du Vatican ceux qui auraient le plus de droits d’y fréquenter et que le Saint-Siège aurait le plus de motifs d’y attirer ; elle crée d’autre part un privilège en faveur des hérétiques et des schismatiques et fait peser exclusivement sur les puissances catholiques la responsabilité de la prise de Rome en 1870 par les Piémontais, événement auquel tout au contraire ce sont les puissances non catholiques qui ont eu le plus de part. Enfin il suffit de remarquer que, dans certains pays, la religion du souverain n’est pas celle de la majorité de ses sujets ; presque tous les saxons sont protestants et la famille royale professe la religion catholique ; le roi de Saxe, souverain catholique d’un pays protestant, gagnerait donc pour se rapprocher du pape à suivre le vœu de ses sujets et à devenir protestant ; voilà qui est insensé et pourtant logique.

Quelle que soit la portée d’une erreur commise et reconnue, le gouvernement pontifical est moins