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dent de la République, celui-ci était tenu de la leur rendre. L’empereur François-Joseph, il est vrai, n’est jamais venu à Rome rendre aux prédécesseurs du roi actuel les visites qu’il en avait reçues. Mais outre que le souverain autrichien dont les sentiments de haute piété sont connus se trouve par son âge et sa situation à même de prendre avec le protocole certaines libertés, on ne saurait nier que cette anomalie n’ait influé fâcheusement sur les relations de l’Autriche et de l’Italie. Or les Français, jugeant favorable à leurs intérêts un rapprochement avec leurs voisins et ayant vu avec satisfaction ce rapprochement se parfaire par la venue des souverains italiens à Paris, n’étaient rien moins que disposés à en laisser compromettre les résultats par déférence pour les susceptibilités pontificales. De sorte que même si, personnellement, le président Loubet n’avait pas partagé ce sentiment, il eut été obligé en sa qualité de chef d’État élu et irresponsable, d’y conformer sa conduite. On aurait dû savoir ces choses au Vatican et, cela étant, prendre des mesures pour rendre inévitable une visite du président au Saint-Père.

Depuis la chute du pouvoir temporel, une règle est établie à Rome. Le pape con-