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la chronique

cessé de s’améliorer. Ils furent reconnus citoyens français en 1791 mais Napoléon leur imposa en 1807 une déclaration permettant au pouvoir civil d’exercer sur leur culte un droit d’organisation et de contrôle. En 1808 fut promulgué le décret établissant à Paris un consistoire central assisté de consistoires départementaux et fixant les fonctions des rabbins. Toutefois leurs traitements ne figurèrent au budget qu’à partir de 1831. En 1844 le régime de 1807 fut remanié. Actuellement le grand rabbin reçoit plus qu’un évêque et moins qu’un archevêque, 12.000 francs : les 56 autres rabbins se partagent une somme de 107.000 francs. L’entretien des synagogues coûte 8.000 francs et le séminaire israélite 22.000 francs.

Il est curieux que les dépenses, minimes d’ailleurs, faites par l’État pour le culte musulman n’aient pas été groupées au budget des cultes. C’eut été probablement un état puissant pour le maintien du Concordat. De plus en plus la France voyant s’augmenter le nombre de ses sujets musulmans est obligée de se préoccuper de ce qui concerne leur religion. Comment « séparer » les catholiques de la métropole en gardant unis les infidèles des colonies ?