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la chronique

comment croire qu’en consentant une renonciation aussi complète et aussi insolite que celle contenue dans l’article xiii le Saint Siège n’ait pas réclamé une juste compensation ? Mais alors pourquoi ne pas avoir dit clairement que les traitements auraient ce caractère ? Pourquoi surtout n’avoir pas fait entrer dans ce compte compensateur l’usufruit des édifices du culte ? C’eut été s’en tirer à bon marché et Bonaparte n’avait certainement pas l’idée que ces édifices pussent servir à autre chose qu’au culte. Si la « mise à la disposition » n’est qu’un prêt bénévolement consenti par l’État et si les traitements ne répondent à aucune idée de compensation pour la confiscation des anciens biens de l’Église, alors il est certain que du jour où le Concordat serait dénoncé, l’État pourrait supprimer d’un trait de plume le budget des cultes et fermer aux catholiques la plupart de leurs églises.

Ces deux exemples — on pourrait en citer d’autres[1] — mettent en lumière le genre de

  1. Notamment ce qui a trait à la nomination des curés par les évêques : « leur choix, dit le texte, ne pourra tomber que sur des personnes agréées par le gouvernement ». Il y a amphibologie et même contradiction. Pour faire agréer les candidats par le gouvernement il faut d’abord les choisir.