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l’Archambault, où il se trouvait en traitement, insistant pour qu’on ne cédât sur aucun point. Bonaparte avait eu la faiblesse d’écouter une fois de plus son subtil ministre. Alors intervint cette fameuse séance de dix-neuf heures, au cours de laquelle Joseph Bonaparte qui n’était nullement au courant de la question et voyait le cardinal pour la première fois, fit preuve d’une bonne volonté et d’un zèle au-dessus de tout éloge. Il en fut d’abord mal récompensé. Le lendemain 14 juillet avait lieu aux Tuileries, à l’occasion de la fête nationale, un grand dîner à l’issue duquel Bonaparte s’était promis d’annoncer la signature du Concordat. Voyant ce petit coup de théâtre lui échapper, il entra en fureur et apostropha le cardinal de la manière la plus rude et la moins convenable. L’intervention intéressée de l’ambassadeur d’Autriche, M. de Cobentzel, eut seule raison de sa violence ; il consentit enfin à permettre aux plénipotentiaires de tenir le lendemain une dernière séance. Elle dura douze heures. À force de les peser et de les amender, on trouva des formules acceptables pour les deux parties. On se hâta de signer et de porter le document au Premier consul qui l’approuva.