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la chronique

fois vertueux, dans leurs cathédrales vides où rien ne saurait vraisemblablement ramener les fidèles. Bonaparte exigeait que le pape demandât leur démission aux titulaires qu’il considérait comme légitimes et les déposât au cas où cette démission serait refusée par eux. Pie vii résista tant qu’il pût à cette exigence et ne céda que devant la contrainte d’un ultimatum.

Une seconde difficulté avait trait aux biens confisqués puis aliénés. On demandait au Saint-Siège de reconnaître cette aliénation comme définitive. L’argument présenté dans une note en date du 12 novembre 1800 est assez singulier : « L’immensité des sacrifices que la France a faits pendant la Révolution, y était-il dit, est connue de toute l’Europe. Il n’est pas une classe de citoyens qui n’ait été frappée ; toutes ont subi cette nécessité souvent fatale qui fait des besoins de l’État la première de toutes les lois… » Rome réclama du moins que les biens ecclésiastiques non aliénés fussent rendus ; Bonaparte l’admit d’abord puis n’en voulut plus parler. Il s’engagea simplement à « assurer un traitement convenable aux évêques aux curés » et à « prendre des mesures pour que les catholiques français puissent, s’ils le veu-