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la chronique

pape eut une première et immédiate concession à faire ; il eut été naturel que les négociations fussent entamées à Rome par des plénipotentiaires français désignés à cet effet. Bonaparte réclama qu’elles eussent lieu à Paris et que le Saint-Siège les confiât à Mgr Spina, prélat qu’il connaissait et appréciait. Pie vii choisit donc Mgr Spina auquel il adjoignit le P. Caselli. Les deux délégués pontificaux arrivèrent à Paris le 5 novembre 1800 et s’abouchèrent aussitôt avec l’abbé Bernier, le fameux aumônier des chouans, rallié au Consulat, prêtre très énergique en même temps que très habile dont on a dit beaucoup de mal sans qu’il ait paru possible de le justifier. Le seul fait que l’abbé Bernier eut été choisi par le Premier consul pour représenter en cette circonstance ses intérêts devait le désigner à la haine des royalistes qui suivaient avec une anxiété naturelle la naissance de cette grande entreprise. Voir restaurer l’autel sans le trône leur semblait à la fois une monstruosité sans précédent et un péril grave. À Mittau, Louis xviii ressentait la même émotion et enjoignait à son représentant à Rome de faire tous ses efforts pour obtenir du Pape qu’il renonçât à traiter avec un pouvoir usurpateur.