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la chronique

Consalvi qui hasardait quelques timides représentations : « Je ne puis pas faire autrement. D’ailleurs, quand on ne s’arrange pas avec le Bon Dieu on s’arrange avec le diable ». Peu après, au fameux dîner dont nous parlerons tout à l’heure, Bonaparte adressant au même Consalvi une harangue enflammée, s’écria : « Je n’ai pas besoin de Rome. J’agirai par moi-même. Je n’ai pas besoin du Pape. Si Henri viii qui n’avait pas la vingtième partie de ma puissance a su changer la religion de son pays et y réussir, à plus forte raison le saurai-je et le pourrai-je, moi. En changeant la religion en France je la changerai dans presque toute l’Europe, partout où s’exerce l’influence de mon pouvoir ». Ces deux incidents que nous rapprochons à dessein établissent à notre sens tout le contraire de ce qu’on en a voulu tirer, à savoir l’extrême inquiétude qu’eut éprouvée le Premier consul de ne point réussir à s’entendre avec Rome. C’est sous l’appréhension d’une rupture imminente qu’il évoqua le souvenir de Henri viii et la violence même de son langage fait sentir combien peu il se fut soucié d’avoir à l’imiter — dans des circonstances d’ailleurs très différentes et infiniment plus difficiles. D’autre part, en res-