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abus, à savoir la richesse. Les biens d’église « firent retour à la nation » et cet euphémisme officiel signifiait qu’ils furent confisqués. On ne s’en tint pas là. Bientôt vint la « constitution civile » du clergé obligeant les prêtres à s’engager par un serment politique dont les termes inquiétaient leur conscience et que la plupart se refusèrent à prêter. Un schisme en sortit. Du moins les principes fondamentaux du christianisme demeuraient-ils respectés. Ils cessèrent de l’être quand parurent la déesse Raison et les théophilanthropes. Puis l’indifférence prévalut ; une accalmie se produisit. La loi du 21 février 1795, si elle supprimait toute espèce de subvention sans restituer néanmoins la moindre parcelle des biens confisqués, proclamait en revanche la neutralité de l’État en matière religieuse. Il n’en fallut pas davantage pour permettre au catholicisme d’affirmer sa vitalité. Malgré la prudence que les circonstances exigeaient et dont les intéressés ne se départirent point, on connut vite l’importance et la rapidité de cette renaissance. Les Jacobins en furent atterrés, puis furieux. Leur colère se traduisit par le coup d’État du 18 Fructidor qui déchaîna une persécution pire qu’aux