pouvoir pour que Sa Sainteté recouvre tous ses États ». Inutile d’ajouter qu’il était pressé de mettre l’affaire en train et de la voir aboutir. Quand Bonaparte avait résolu quelque chose, il était toujours pressé de l’exécuter. Et peut-on douter qu’ici sa résolution ne fut entière. C’est tout le Concordat qui se trouve en raccourcis dans la lettre du cardinal Martiniana. Ceci est important à noter. Ce grand acte n’apparaît pas dès lors comme un arrangement fait de concessions réciproques mais bien comme un état de choses conçu par l’une des parties et imposé à l’autre sans amendement possible. On discuta, certes, mais l’Église n’obtint rien de plus : les stipulations finales furent même moins avantageuses que Pie vii n’eut été en droit de les espérer lorsqu’il connut l’entretien du Premier consul et de l’évêque de Verceil.
Depuis 1789 la France religieuse avait traversé une série de vicissitudes singulières ; d’abord l’appauvrissement. Le mouvement révolutionnaire auquel le bas clergé prit d’ailleurs une part considérable visa à remédier aux multiples abus qui s’étaient répandus dans l’organisation ecclésiastique en supprimant radicalement la cause de ces