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la chronique

Grand Orient comme susceptible de fournir des renseignements politiques sur les officiers et chargé le capitaine Mollin de les recueillir ; puis il ne s’en était plus occupé. On a argué d’un certain document signé de lui et portant en regard du nom de chaque officier les mots « voir la fiche », pour lui reprocher comme une indignité la surprise qu’il avait laissé paraître à la Chambre. Mais ces mots figurent sur bien d’autres documents ; les officiers ont en effet toujours eu des fiches où sont inscrites leurs notes et le détail de leur carrière. Ces riches n’ont rien de commun avec celles de la délation.

Dans les derniers temps le général André s’était de plus en plus confiné dans ses études de philosophie, laissant d’autres administrer et diriger à sa place ; il passait des heures dans son cabinet de travail à lire et à prendre des notes sur des matières étrangères à son métier. Cet homme très intelligent et trop instruit, trop passionné de savoir, était par certains côtés un déséquilibré. Nous mis déjà indiqué[1], quel extraordinaire mélange de mesures excellentes et de mesures détes-

  1. Voir les Chroniques de 1902 et 1903.