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autres niaiseries similaires. De grandes phrases traînent çà et là à propos des « opinions philosophiques » plus ou moins « rassurantes » qu’il professe ; ou bien ce sont des potins, des incidents quelconques, des on-dit sans vraisemblance et sans portée. Un colonel est signalé parce que sa fille a eu l’audace « intolérable » de convier les femmes des officiers du régiment à un sermon de charité en faveur d’une œuvre qui l’intéressait. Partout c’est l’accusation de cléricalisme qui domine, entourée de qualificatifs injurieux et parfois orduriers, et suivie de conclusions d’une insondable sottise.

Ce serait déjà révoltant que de semblables pièces aient pu être collationnées, plusieurs années durant, au ministère de la guerre même s’il n’en était résulté aucun dommage pour les dénoncés ; mais le dommage n’est que trop certain[1]. Deux

  1. Dans la séance du 28 octobre 1904, M. Émile Combes s’efforçant de justifier le système adressa à M. Guyot de Villeneuve cette véhémente apostrophe : « Vous et vos amis vous ne vous êtes pas montrés aussi susceptibles quand les portes du ministre de la guerre étaient ouvertes à la Congrégation » ; ce qui lui valut cette riposte : « La diversion tentée par le président du conseil est une diversion d’orateur sans