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la chronique

donnance, secrétaire particulier et proche parent du général André. Les renseignements qui parvenaient là émanaient de trois sources différentes : d’abord du Grand-Orient dont le secrétaire, M. Vadécard, transmettait au capitaine Mollin ceux qu’il recevait de ses confrères Francs-maçons ; ensuite des officiers — heureusement assez rares — qui ne craignaient point de dénoncer leurs camarades ou leurs chefs ; enfin des correspondants anonymes dont les lettres, adressées le plus souvent au général André, étaient remises par lui au commandant Bernard qui les lisait et en appréciait la valeur.

Ce qui frappe dès le premier abord dans la rédaction des fiches (et ce qui du reste souligne le caractère essentiel de cette œuvre de haine), c’est la parfaite inanité et parfois même le singulier enfantillage des faits qu’elles mentionnent. Les mots « clérical forcené, ennemi de la République, très mauvais, très dangereux, etc… » en constituent le refrain obstinément monotone. Lorsque le délateur entre dans quelque détail, c’est en général pour indiquer que l’officier « va à la messe, fait élever ses enfants dans des établissements religieux, fréquente des salons réactionnaires… » ou