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la chronique

Leur haine naissante s’accroît du lien qui semble la rattacher au grand mouvement corporatif de l’ancienne France. En effet, la communauté de vie ou d’intérêt demeure à la base de sa formation ; c’est toujours la résidence ou le métier qui la provoquent ; elle groupe ceux qui habitent un même village, un même quartier, ou qui exercent des professions identiques ou similaires. Il est normal et bon que cela soit ainsi ; mais ce n’est pas sans déranger certains calculs et heurter certaines prétentions. Les syndicats, en effet, ont reçu eux aussi par la fameuse loi de 1884 le droit de créer presque toutes les institutions mutualistes ; seulement le syndicat étant plus ou moins imbu de la doctrine de la lutte des classes, de telles institutions créées par lui le sont dans un esprit très opposé à celui qui a assuré le succès des sociétés de secours mutuels ; il y a là le germe d’un redoutable conflit.

Sociétés et unions.

À l’origine il ne s’agissait, en général, quand on fondait une de ces sociétés, que de procurer aux participants des secours en cas de maladie ; les