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la chronique

leur sol. L’est-elle aussi d’essence ?… C’est une question oiseuse à discuter.

Les théoriciens établissent de subtiles distinctions entre la prévoyance, l’assistance et l’assurance. Il y a de tout cela dans la société de secours mutuels. Pour atteindre le but qu’elle poursuit tous les moyens lui sont bons ; à défaut de logique elle a donc la raison pour elle ; elle serait ainsi latine d’un côté sans l’être de l’autre… Encore une fois, la chose est d’importance secondaire. Ce qu’il y a de certain c’est qu’elle apparaît comme très différente des groupements de prévoyance individuelle chers aux anglo-saxons, aussi bien que des institutions d’assurance obligatoire familières aux germains. La différence s’accusera par un coup d’œil jeté sur le budget d’ensemble des sociétés françaises au 1er janvier 1901. Celles-ci possédaient 300.000 membres honoraires dont les cotisations se montaient à un total d’environ 3.400.000 francs. Une somme presque égale provenait des dons spontanément faits aux sociétés ; trois autre millions étaient produits par les fêtes, bals, tombolas, quêtes organisées en leur faveur ; puis venaient les subventions des pouvoirs publics, celles des communes