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la chronique

Mantoue la commande d’un portrait, presque du vivant de Mantegna. Ce sont là plus que des indices — des certitudes.

Mais — qu’on le remarque — Fouquet et le maître de Moulins appartenaient aux écoles de la Loire et du Centre, Enguerrand Charonton et Nicolas Froment à celles du midi. C’étaient de magnifiques fleurs régionales, écloses à l’heure où la sève centrale cessait de monter. Déjà l’école de Dijon (autre conséquence de la guerre de cent ans) avait abdiqué son originalité ou du moins confondu son effort avec celui des purs flamands ainsi qu’en témoignent les peintures du « Maître des Flemalle » pour ne citer que cet intéressant et captivant artiste dont on n’a pas encore réussi à percer l’anonymat. Dès 1384, Philippe le Hardi était devenu par sa femme l’héritier du comté de Flandre ; Philippe le Bon avait acquis plus tard le reste des Pays-Bas et son alliance avec les Anglais, avait valu à sa maison d’autres agrandissements vers le nord. Ainsi le jour était venu où Charles le Téméraire, maître en plus de l’Alsace, de la Lorraine et du Luxembourg, avait pu songer à les états eu royaume de Gaule-Belgique. Cette grandeur fut rapide à s’éclipser ; mais