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l’art italien ; les artistes y puisaient et y versaient tour à tour leurs observations et leurs inspirations. Une méthode, des traditions, une longue prospérité, ce sont là les bases indispensables d’une école féconde ; aucun talent individuel n’y saurait suppléer. Paris avait tout cela, le perdit et ne le recouvra plus.

Certes, entre la bataille de Castillon (1453) qui consacra la délivrance nationale et celle de Pavie qui mit fin aux entreprises des français en Italie, la France eut de grands artistes. Alors parurent Jehan Fouquet, Enguerrand Charonton, Nicolas Froment, Jean Bourdichon et le peintre anonyme qu’on appelle le maître de Moulins et qui vraisemblablement n’était autre que ce Jehan Perréal dont la chronique parle volontiers mais dont on ne possède aucune œuvre certaine. Que le talent de tous ces peintres ait été apprécié des contemporains — et bien au delà des frontières de leur pays, — nul n’en saurait douter. Avant que de peindre ce portrait si curieux du roi Charles vii devant lequel à l’exposition les visiteurs avertis s’arrêtaient longuement, Jehan Fouquet avait été à Rome peindre celui du pape et nous savons aussi que Jehan Perréal reçut des Gonzague de