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la chronique

Un portrait suggestif.

Les visiteurs qui s’arrêtaient, à l’exposition de Paris, devant certain portrait du roi Jean ii dit le Bon attribué à Girard d’Orléans, demeuraient frappés par la vérité et la profondeur de cette étrange peinture. Et tout aussitôt leur sautait aux yeux — pour employer une expression familière qui décrit bien la vivacité de l’effet produit — l’évidence du long effort antérieur dont une semblable œuvre d’art atteste la nécessité. Girard d’Orléans fut au service du roi Jean comme valet de chambre pendant sa captivité en Angleterre ; l’illustre prisonnier approchait alors de la quarantaine ; c’est bien à peu près l’âge auquel l’artiste l’a représenté. Nous savons d’autre part que Girard d’Orléans fut un peintre de quelque renom et qu’il fît aussi les portraits d’Édouard iii d’Angleterre, de l’empereur d’Allemagne Charles iv, et du futur Charles v de France, alors duc de Normandie. Ces quatres toiles formaient un quatriptyque que Charles v, devenu roi, eut longtemps dans ses appartements à Paris. Au xvie siècle, le portrait de Jean le Bon se trouvait détaché des trois autres et avait passé à la famille d’Ar-