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Avant tout il faut en rendre responsable l’absence malheureuse d’un historien qu’ait réussi à captiver ce beau mais difficile sujet. Personne ne s’est rencontré pour le traiter, pour le préparer même en faisant les recherches nécessaires et en recueillant les documents préliminaires. De ce que rien ne fut relevé la postérité tira cette conclusion qu’il n’y avait rien eu à relever ; le silence lui fit croire au néant. Et cette croyance se répandit d’autant plus aisément que les Français sont également prompts au dénigrement et à l’exaltation ; ils grossissent démesurément le titre de gloire que tout le monde leur reconnaît mais ne se donnent aucune peine pour exhumer du sol celui qui y est demeuré enfoui.

En l’espèce ce furent les étrangers qui, plus d’une fois, provoquèrent les premiers retours de justice envers les primitifs de France. Ils étudièrent leur filiation et n’hésitèrent pas à la proclamer. En 1902, à Londres, l’origine française d’une des œuvres faisant partie de l’exposition des primitifs flamands fut reconnue et proclamée. C’est ainsi que peu à peu s’affirma pour les spécialistes et commença de se répandre autour d’eux la notion de la valeur des anciennes écoles françaises.