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prit à son cabinet un officier franc-maçon et l’encouragea à entretenir des rapports avec le Grand-Orient et à se procurer par là des renseignements en vue des promotions à faire. D’où viendraient ces renseignements et de quelle nature seraient-ils ? Personne ne s’en préoccupa. Le secrétaire du Grand-Orient, M. Vadécard, qui avait le génie de ce genre de travail et probablement avait déjà commencé de s’y livrer sans qu’on l’y invitat, multiplia les circulaires et les demandes à tous les « vénérables » de toutes les Loges de France. On a su depuis que ces communications ne furent pas également bien reçues et que certains correspondants de M. Vadécard lui donnèrent à entendre à quel point ils se sentaient peu de goût pour le métier de mouchard. Mais ces honnêtes scrupules n’empêchèrent pas les dossiers du Grand-Orient de se remplir avec une extrême rapidité. Des milliers de fiches s’y entassèrent dont les copies soigneusement classées allèrent peupler les cartons du ministère de la guerre. Nous raconterons tout à l’heure comment elles en sortirent.

Il est à croire que M. Émile Combes, président du conseil, homme fort ingénieux et peu scrupuleux, n’avait pas attendu de connaître les dessous