assez généralement ignoré c’est la résistance des populations à une législation dont elles ont parfaitement deviné les effets : résistance longue et acharnée qui se fait encore sentir de nos jours. En dehors des faits qu’a révélés en 1866 une vaste enquête sur l’agriculture, un travail de la plus consciencieuse minutie a été entrepris récemment par un économiste allemand de distinction, M. von Brandt. Les conclusions en ont été exposées par lui dans un ouvrage intitulé Droit et Coutumes des populations rurales de la France en matière successorale. Les renseignements qu’il a recueillis, les observations qu’il a consignées, l’analyse très sage et très modérée qu’il a donnée d’un si vaste sujet corroborent à cent ans de distance ce que prophétisait un préfet des Basses-Pyrénées lorsqu’il écrivait en l’an x que « l’émiettement des exploitations, suite du partage forcé, aurait un effet déplorable ». « Nos lois successorales, disait de même une pétition signée d’un grand nombre de cultivateurs et qui fut présentée au Sénat impérial peu de temps avant la guerre de 1870 — nos lois successorales ont anéanti la sécurité des traditions et, limitant à la vie les espérances du travailleur, elles lui ont inspiré le dégoût de tout ce
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