Page:Pierre de Coubertin - Chronique de France, 1904.djvu/18

Cette page n’a pas encore été corrigée
6
la chronique

L’appel gouvernemental.

C’est alors que retentit l’appel gouvernemental. On peut dire qu’il fut avoué devant le pays le jour où le général André, ministre de la guerre, déclara qu’il avait dû se servir des « ligues de gauche » pour contrebalancer l’effort des ligues de droite. Nous avons en son temps signalé cette parole grave[1] à laquelle on ne prêta pas assez d’attention. Les ligues de droite n’existaient que dans l’imagination du ministre. Il n’y en a point de secrètes et celles-là eussent été les seules dont les officiers auraient pu faire partie. Quant aux « tiers-ordres » auxquels un très petit nombre d’officiers d’une piété exaltée s’étaient, dit-on, affiliés, ils constituent de simples associations de prières qui ne supposent ni réunions des affiliés ni entente entre eux. Bien différentes étaient ces « ligues de gauche » lesquelles, dans l’espèce, se réduisaient à une seule variété, les Loges maçonniques. Une fois donnée tacitement ou non l’autorisation d’y adhérer, on pouvait prévoir ce qui en résulterait. Mais le général André alla plus loin encore. Il

  1. Voir la Chronique de 1902.