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la chronique

ignorance. Les catholiques se plaignent dès lors que le mariage religieux — le seul dont ils reconnaissent la valeur — ne soit pas, une fois enregistré par la loi, tenu par elle comme valable. Ce qui donne à leurs réclamations quelque force, c’est que tel est le régime qu’on applique effectivement aux Hindous et aux Mulsulmans soumis à la juridiction française ; il en résulte que la religion de l’immense majorité de la nation est placée sur un pied d’inégalité flagrante par rapport aux religions des peuplades étrangères vivant sur les territoires annexés ; la chose est pour le moins étrange.

Autre querelle au sujet du divorce. Il fut inscrit dans le code puis aboli en 1816. Pendant les années qu’il avait été en vigueur on ne saurait se louer de son action. « Il faillit, a écrit M. Albert Sorel dans la préface du Livre du centenaire, travestir le mariage en une sorte de concubinage avoué ». Rétabli en 1884, les tribunaux tendent a en abuser de nouveau par les applications trop faciles qu’ils font de la loi. On a dit que la nécessité du divorce découlait de la nature même du mariage civil, contrat forcément révocable. C’est là un sophisme. L’adoption, par exemple, est un