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Le Livre du centenaire.

À l’occasion de la cérémonie du centenaire, une publication d’un haut intérêt a été faite ; celle des mémoires par lesquels les jurisconsultes français et étrangers les plus en renom ont voulu s’associer à la célébration d’un pareil anniversaire. Ici du moins, nul mot d’ordre n’avait été donné, nulle manière de voir imposée. Chacun a eu la liberté de ses idées propres et en a usé. La préface a été écrite par M. Albert Sorel de l’Académie française. Comme on pouvait s’y attendre, le code civil a reçu de tous ces collaborateurs improvisés les louanges qui sont habituelles à raison de la netteté de ses définitions et de la belle ordonnance de son architecture. On a très justement fait observer son caractère impersonnel : c’est d’ailleurs une des marques ordinaires du génie français ; il crée des œuvres fondées plutôt sur la qualité d’homme que sur la qualité de français. De là est venu que le code civil, n’ayant rien d’exclusivement national, a pu s’adapter aux besoins de peuples très divers. Non seulement beaucoup de nations étrangères lui ont fait des emprunts importants ou s’en sont inspirées dans la confection de leurs propres codes,