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la chronique

recours à l’œuvre plus consciencieuse rédigée par Cambacérès et que cette même Convention, comme nous l’avons déjà dit, avait repoussée. Mais ils s’inspirèrent surtout des travaux d’un Pothier, d’un Domat, ces juristes justement estimés de l’ancienne France. Ils innovèrent aussi, se réglant sur les doctrines du jour réputées immortelles ; c’est ainsi qu’ils donnèrent au code un cachet si intensément individualiste qui a fait la puissance de son action et qui fera sans doute la brièveté de sa durée.

Lorsque la commission eut terminé sa rédaction, le code fut communiqué aux cours d’appel et de cassation qui eurent la permission de faire entendre leur voix ; mais on les pria d’aller vite parce que le pays était pressé. La rédaction définitive fut soumise au Conseil d’État ; c’est là que se placent la plupart de ces observations pénétrantes faites par Bonaparte et dont M. Vallé a cru pouvoir négliger le souvenir. Du Conseil d’État le code alla devant le Corps législatif et le Tribunat lesquels, après quelques velléités de résistance, furent invités à le voter chapitre par chapitre ; ce qu’ils firent avec une docilité maussade.