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la chronique

l’égard de Justinien et de son œuvre, on ne saurait prétendre que le monde moderne trouve là les principes généraux d’une législation conforme à ses besoins et à ses conditions de vie. Quelle que soit par contre la satisfaction que l’on éprouve à égaliser et à uniformiser, il serait imprudent de dénoncer avec Condorcet « cette politique astucieuse et fausse qui, oubliant que les hommes tiennent des droits égaux de leur nature même, veut mesurer l’étendue de ceux qu’il faut leur laisser sur la grandeur du territoire, sur la température du climat, sur le caractère national, sur la richesse, sur le degré de perfection du commerce et de l’industrie ». Alexis de Tocqueville a, plus tard, qualifié ce passage de « petit galimatias ». Le mot est dur mais assez mérité en ce qui concerne la forme. Pour le fond, la pensée de Condorcet est fort claire. Il dénonce ici les abus du droit coutumier. Si l’on songe que, dans l’ancienne France, les pays de droit coutumier ne comptaient pas moins de 180 coutumes générales sans parler des coutumes locales, on comprend qu’un mouvement véhément de réforme se soit produit aux approches de 1889. Seulement ce mouvement dégénéra, comme tout dégénérait