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de renommée de ces conseillers. Aucun d’eux ne lui était connu à un titre quelconque. Or les Francs-maçons comptent assurément dans leurs rangs des hommes dont la notoriété et le talent ne pourraient, semble-t-il, que rehausser le prestige du Conseil des rites. D’où vient qu’ils s’appliquent à ne porter au sommet de leur hiérarchie que des individualités sans relief et sans passé ? Cet effacement est voulu dans une certaine mesure. On se dit que des personnages plus marquants seraient accessibles aux influences extérieures et, partant, se dévoueraient moins complètement aux intérêts de l’ordre. Mais ce raisonnement n’a pas toujours été tenu et s’il l’est de nos jours, c’est que les intérêts de l’ordre précisément ont changé de nature. Pour tout dire, l’ordre a, peu à peu, dépouillé ses préoccupations générales, ses aspirations élevées et s’est trouvé réduit au rôle de société d’avancement mutuel. Les Maçons se sont fait la courte échelle les uns aux autres et ont dissimulé cette besogne pratique sinon glorieuse derrière le fatras de leurs formules ténébreuses et de leurs cérémonies abracadabrantes. Ce paravent leur était fort utile mais peut-on s’étonner, dès lors, que la direction