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rieux de l’ancienne Franc-maçonnerie se sentent donc libérés de l’obligation de dissimuler leur absolutisme. Même dans le Parlement, à plus forte raison dans les réunions publiques, ils trouvent l’occasion d’exprimer les idées les plus avancées et de proposer les solutions les plus extrêmes. Pourquoi s’enfermeraient-ils désormais dans les « ateliers » maçonniques quand l’œuvre qu’ils s’efforçaient péniblement d’y préparer peut se poursuivre au grand jour avec toutes les facilités qu’assure la constitution des sociétés modernes ? On conçoit que l’élite des Francs-maçons n’aient pas hésité dans ces conditions à déserter des assemblées souterraines et restreintes dont la nécessité avait cessé de peser sur eux. Ils demeurèrent inscrits sur les listes de leur église laïque mais ils cessèrent plus ou moins d’en fréquenter le temple.

La composition du personnel directeur de la Franc-maçonnerie ne tarda pas à s’en ressentir. Divers journaux ont publié cette année (voir notamment le Temps du 14 septembre 1904) les noms des membres du « Grand conseil des rites », organe suprême du Grand Orient de France. Le public a été surpris de constater l’absence totale