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la chronique

taines congrégations, leur permettait de s’en remettre à son bon plaisir pour obtenir l’honneur de le servir, ne s’exposait-il point à pareille aventure ?

Désormais qu’adviendra-t-il des novices français ? Trouveront-ils, proches des frontières, des maisons de leur ordre où pourront dominer leur langue et leur esprit national ? Ce sera le cas pour certaines congrégations possédant déjà des établissements, en Belgique par exemple — ou assez riches pour en fonder de nouveaux. Mais la plupart du temps ces conditions n’existeront pas et, de deux choses l’une, ou bien le rameau français de l’ordre se tarira ou bien les novices fournis par la France, éparpillés dans des milieux étrangers, y seront perdus pour les œuvres et l’activité françaises. On se représente assez généralement les grandes congrégations qui s’adonnent à l’action (il en va tout autrement des ordres contemplatifs) comme dominées par un esprit unique que l’on appelle l’esprit romain. C’est là une conception tout à fait erronée de leur caractère. Intransigeantes en matière de dogme et de conscience, matières qu’elles envisagent d’une façon plus ou moins étroite — prêtes à se soumettre à l’autorité du Souverain pontife dès qu’il a prononcé, ces con-