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la chronique

réglementer, puis de détruire peu à peu la polygamie. Ils n’arrivèrent à rien ; les premiers succès des catholiques les exaspérèrent et plus encore l’idée de voir l’influence française prédominer là où ils travaillaient à implanter la domination anglaise. Cette perspective les incita à des actes déplorables et fort répréhensibles[1]. Pour mieux combattre les nouveau-venus, ils ne craignirent pas, à plusieurs reprises, de provoquer des guerres civiles indigènes et de faire appel aux passions bestiales qu’ils avaient voulu d’abord refréner. La maladresse des commandants ou résidents français leur apporta parfois, dans cette tâche, des renforts imprévus. Successivement, en 1861 et en 1866, des retours offensifs du cannibalisme suivirent, aux Marquises, l’imprudent retrait des ordonnances interdisant l’absorption du « jus de coco » et les danses obscènes. Ailleurs, on vit

  1. L’un d’eux déclarait publiquement à Sydney, en décembre 1883 que « son œuvre avait consisté, depuis plus de vingt ans, à inculquer aux indigènes la haine des Français et du catholicisme. » Il était cousin par sympathie de celui qui, trente ans plus tôt, leur annonçait périodiquement la conversion du pape au protestantisme et l’internement du roi Louis-Philippe dans une prison de Londres.