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à intervenir de quelque manière, c’est encore l’évêque, Mgr Puginier, qui prit en mains les intérêts de son pays. Il fallut l’inintelligente obstination du résident, M. Philastre, pour repousser l’avantageuse convention préparée par lui.

Le nombre des catholiques qui en 1886 était de 350.000 environ est aujourd’hui de 546.000. Ces chiffres sont modestes ; il importe d’indiquer qu’à côté des 297 missionnaires européens que compte actuellement l’Indo-Chine, il y a 336 prêtres et plus de 2000 religieuses annamites ; nulle part sans doute n’existe un clergé indigène aussi considérable. Le sang du reste — et surtout entre 1857 et 1862 — a coulé abondamment ; pendant cette période, plus de 2000 chrétientés furent détruites ; le nombre des indigènes mis à mort pour leur foi et ayant préféré le martyre à l’apostasie est énorme. La France impériale porte là une lourde responsabilité de plus ; c’est pour s’être si complètement désintéressé d’un passé colonial qu’elle avait pour devoir de ne pas renier que ces massacres ont été rendus possibles et qu’il a fallu tant d’efforts ensuite pour reconquérir le terrain maladroitement évacué.

Les missions d’Indo-Chine comprennent actuel-