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d’ingérence dans les affaires du conclave qui lui parurent compatibles avec la double dignité de l’Église et de la République. Il manda près de lui les cardinaux français en partance pour Rome et s’entretint avec eux. On sut ouvertement que la France patronnait la candidature du cardinal Rampolla. La chose était d’autant plus habile que cette candidature n’avait point de chance de succès définitif ; elle pouvait du moins servir à compter les partisans de la France dans le Sacré-Collège ; l’inconcevable maladresse commise par le gouvernement autrichien en opposant par avance un veto à l’élection du cardinal Rampolla en accrut le nombre. Le candidat de la République réunit ainsi un nombre fort imposant de suffrages et tint même la tête à l’un des scrutins. L’effet moral était produit.

Les sentiments de Pie X à l’égard de la « fille aînée de l’Église » dont Pie IX, ami des calembourgs disait déjà que « depuis Louis XIV, il n’y avait point eu de pire aînée[1] » ne sauraient dé-

  1. Allusion au mot prononcé par le roi lors de l’accession du duc d’Anjou au trône d’Espagne : il n’y a plus de Pyrénées.