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pas eu à le regretter. Le gouvernement italien l’eut assuré aussi énergiquement que le nôtre l’avait su faire en 1896 et en 1901. D’ailleurs, à Darmstadt, au centre de cette Allemagne qui venait encore de donner des gages de confiance au socialisme, Nicolas ii n’était-il pas plus exposé qu’il ne l’eut été à Rome, entouré de soldats et de policiers ? On prétexta par la suite que le souci des affaires de Mandchourie et de l’agitation japonaise l’avait retenu ; mais, installé à Darmstadt pour plusieurs semaines, ne pouvait-il venir à Rome pour quelques jours ? Finalement M. de Nelidoff, ambassadeur de Russie auprès du Quirinal, servit de bouc émissaire ; on argua de sa maladresse ; il fut déplacé. Par malheur on l’envoya à Paris ce qui ne saurait passer pour une disgrâce ; ce n’est pas ainsi qu’un tsar a coutume de récompenser un agent maladroit. La vérité est que M. de Nelidoff avait obéi à une injonction impériale et qu’un moment Nicolas ii avait été anxieux de couper court à toute apparence d’entente politique entre la Russie et l’Italie. À peine eut-il cédé à des influences trop aisées à deviner qu’il parut en éprouver du regret. L’attachement de Nicolas ii à l’alliance française vient en grande partie de son