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Les revirements du tsar.

La note brutalement discourtoise par laquelle il a été annoncé que Nicolas ii n’irait pas à Rome a pu être, depuis lors, l’objet d’explications plus ou moins ingénieuses ; ces explications sont inacceptables pour quiconque connaît les habitudes et le langage de la diplomatie. Le roi d’Italie s’étant rendu à Pétersbourg peu de temps après son avènement, le tsar se trouvait en quelque sorte obligé de lui retourner la politesse ; et, de fait, le voyage était convenu et des détails mêmes en avaient été arrêtés depuis longtemps. La date fixée approchait lorsque fut soudain communiquée à la presse une note disant, qu’en présence des discussions offensantes auxquelles se livraient les socialistes italiens relativement à l’opportunité de manifestations désapprobatives sur le passage des souverains russes, ceux-ci se voyaient forcés de renoncer à leur visite. Si le tsar devait attendre pour pénétrer dans les capitales étrangères que les socialistes lui deviennent favorables, il aurait le loisir de mourir de vieillesse avant d’être sorti de Pétersbourg. Jusqu’ici il s’en était remis aux gouvernements du soin d’assurer sa sécurité et il n’avait