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gné et renforcé. Rien que pour cela, les pacifistes auraient dû éviter d’en parler. D’autant que la France de 1903 en insistant sur le fossé qui la sépare de sa voisine de l’est au moment précis où elle vient de combler les fossés qui la séparaient de ses autres voisines rend plus sensible à tous les regards l’isolement actuel de l’Allemagne. Certes cet isolement de la nation victorieuse en face de sa rivale ressuscitée, en face d’une France alliée de la Russie, amie de l’Angleterre, reconciliée avec l’Italie, environnée des sympathies certaines de l’Espagne et des États-Unis, constitue à lui seul une revanche morale qu’il est permis aux Français de goûter. Reste à savoir s’il y a un avantage quelconque à s’appesantir sur la situation qui en découle. Elle évoque, cette situation, le souvenir des coalitions que l’Europe dressa jadis contre Louis XIV et Napoléon. Nous semblons, en somme, avoir jeté les bases d’une coalition analogue ; la conclusion logique, ce serait un traité secret par lequel seraient attribués éventuellement : à la France, l’Alsace-Lorraine — à la Russie, le duché de Posen — à l’Italie, le Tyrol — à l’Angleterre, l’Afrique allemande. Sans même pousser aussi loin les choses, est-on disposé