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qu’il fut sur le trône, il se sentit porté à travailler pour le pays qui avait été le théâtre de ses exploits de jeunesse. C’est pourquoi les Italiens devraient élever un monument grandiose à ce souverain auquel les Français n’en doivent point ; et la dédicace qu’ils y inscriraient serait celle-ci : À Napoléon iii qui nous conquit le Milanais et ne nous imposa point de confédération. Des deux bienfaits, le plus grand fut le négatif.

La querelle du pouvoir temporel.

À défaut d’un appui efficace pendant la guerre de 1870 — appui que le roi d’Italie ne pouvait, en aucune façon, leur donner sans compromettre sa dynastie et trahir les intérêts de son pays — les Français, conscients des services rendus à l’Italie par Napoléon iii avec leur sang et leur argent, attendaient de leurs voisins du sud une attitude de neutralité bienveillante. La neutralité, sans doute, fut observée, mais elle fut constamment malveillante. Et cette malveillance se produisant au lendemain de si grands désastres, en présence d’une situation si tragique et d’un si courageux