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pesée diplomatique sur les cours de l’Europe mais non point par des secours armés. La Prusse ? Quelques années plus tard, l’hésitation eût été permise mais pouvait-on, en 1852, escompter Sadowa ? On était au lendemain des événements de 1848 ; l’impression subsistait du refus opposé par le monarque prussien aux offres du parlement de Francfort tendant à restaurer en sa faveur la dignité impériale ; l’unité allemande semblait avoir reçu là un coup terrible sinon mortel. La France demeurait donc l’unique point d’appui et Napoléon iii se trouvait être, à ce moment, l’arbitre des destinées italiennes.

À défaut d’autres qualités, l’empereur possédait le sentiment exact des grands courants de son époque. Il sentait la force fatale des tendances d’unification en Allemagne et en Italie — et leur légitimité. Il comprenait également que si la France grandissait en proportion de ce qu’allaient grandir la Prusse et le Piémont, l’équilibre demeurerait identique et que nulle déchéance n’en résulterait pour elle. Dès lors, le plan était simple : aider la Prusse et le Piémont à réaliser une extension raisonnable et maintenir autour d’eux, formés en confédérations, les principaux États