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la chronique

Russie par l’envoi de 27.000 hommes ; il en revint 1.000. Voilà ce que coûta aux Italiens une seule des guerres de l’empire, la plus lointaine il est vrai et la plus meurtrière.

Ce qui suivit ce fut le dur joug autrichien rétabli par le congrès de Vienne, ce furent les révoltes incessantes et les sanglantes répressions ; puis enfin, le grand mouvement de 1846 au cours duquel on devait voir, un instant, les armées de Toscane et de Naples se joindre aux soldats du pape et aux troupes piémontaises pour chasser l’étranger du sol national. L’idée unitaire était le principal moteur de toute cette activité. Depuis 1821 le drapeau aux trois couleurs — vert, blanc et rouge — lui servait de symbole et les patriotes l’arboraient à chacune de leurs tentatives ; le vote des gouvernements provisoires formés en 1830, aussi bien que les résultats des plébiscites de 1848, indiquaient clairement qu’à Parme, à Modène, en Toscane les populations s’acheminaient d’un pas de plus en plus décidé, de plus en plus conscient, vers l’annexion au Piémont. Les Italiens sont donc dans la vérité en se donnant à eux-mêmes le principal mérite du travail unitaire qui s’est opéré parmi eux et les Français sont mal