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ques qui eussent pu correspondre entre elles, chercher à s’entendre, se marquer leurs tendances respectives vers l’unité. On ne leur en laissa pas le temps. En 1805 Napoléon se proclama roi d’Italie, titre auquel il semble que son orgueil corse ait attaché plus de prix qu’à celui d’empereur des Français. C’était bien un titre et non une réalité. Si Napoléon avait eu le désir de l’unité italienne, il n’eut pas créé cette étrange figure d’une péninsule dont il gouvernait le nord-est par l’entremise d’un vice-roi, dont le nord-ouest et le centre se trouvaient annexés à son empire et dont le sud conservait l’indépendance sous le sceptre d’un prince de sa famille. Il est donc faux de le représenter comme l’initiateur et l’architecte de l’unité ; il ne la chercha ni ne la voulut et, s’il y travailla inconsciemment et la prépara, ce fut par le moyen des lois qu’imposa son despotisme ; elles vinrent bouleverser les anciennes législations et s’implantèrent d’autant plus facilement qu’elles répondaient aux aspirations du génie latin et satisfaisaient ses tendances à l’uniformité. Cet avantage, l’Italie le paya cher. Pour n’en citer qu’un exemple mais singulièrement suggestif, elle participa à la campagne de