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pour juger ces événements, étaient entièrement différents l’un de l’autre et — il est permis d’ajouter — fort erronés l’un et l’autre.

Conceptions opposées.

Les Français, pour résumer d’un mot l’opinion courante parmi eux, se flattaient d’avoir créé l’Italie moderne, de l’avoir « inventée ». Ce serait, d’après eux, une conception fantaisiste de Napoléon ier réalisée depuis par son neveu au rebours de la marche naturelle des choses. Les Italiens, d’autre part, ne voient que le traité dont les bases furent posées lors de la fameuse entrevue de Plombières entre Napoléon iii et M. de Cavour ; la France prêtait son concours armé au Piémont pour chasser l’Autriche du Milanais et de la Vénétie ; on lui promettait en échange la Savoie et le comté de Nice ; de plus, la main de la princesse Clotilde, fille du roi Victor-Emmanuel ii, était accordée au prince Jérôme Napoléon, cousin de l’empereur. La guerre eut lieu et le mariage aussi. À vrai dire. Napoléon iii manqua à ses engagements puisqu’il fit sa paix avec les Autri-