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la chronique

plus important, de notre commerce général. Or, en ce moment même, se poursuit en Angleterre, sous l’impulsion de M. Chamberlain, un effort gigantesque et dont il est impossible de prévoir l’aboutissement, en faveur d’un zollverein impérial qui rendrait la métropole et ses colonies tributaires les unes des autres au détriment de l’étranger. Si ce régime s’établissait, la France en supporterait les conséquences plus durement qu’aucun autre pays ; cela n’a pas empêché du reste M. Chamberlain de prendre part à la réception des députés français et de leur souhaiter la bienvenue. Mais on a droit d’en conclure que l’avenir économique de l’entente cordiale n’est pas exempt de nuages ; en mettant les choses au mieux, elle ne peut guère qu’améliorer une situation déjà favorable ; en mettant les choses au pire, on doit craindre qu’elle ne puisse résister à l’élévation d’une barrière protectionniste formidable enserrant tout l’empire britannique.

Reste le côté sentimental. Ce serait une grande erreur de le dédaigner. Il n’est pas du tout indifférent que les questions anglo-françaises — il en existe tout autour du globe et il ne peut manquer d’en naître de nouvelles avant même que celles-ci