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solides. La bibliothèque de la ville qui contenait 50.000 volumes était plutôt un « riche cabinet de lecture » qu’une bibliothèque scientifique. Quant à l’opinion européenne, pour se faire une idée de ses tendances il suffit de méditer cette phrase d’un livre alors célèbre et qui eut plus de dix éditions, précisément parce qu’il reflétait l’état d’esprit de la moyenne, Jérôme Paturot à la recherche d’une position sociale : « Si l’on calculait ce que la Grèce antique coûte aux budgets des peuples modernes, on serait tenté de faire un coup d’État et de la supprimer entièrement de la tradition » ; et plus loin, éclate l’indignation de l’auteur à la pensée de l’argent qu’on dépensera pour « aller déterrer quelques hochets d’une érudition frivole ou d’une antiquité suspecte » ; tout cela n’embarrassait point M. Piscatory ; il ne s’inquiétait pas davantage d’une certaine hostilité qui se manifestait en Grèce même contre l’institution ; les feuilles publiques prêtaient au roi des Français des arrière-pensées dynastiques. « Philippe, disaient-elles, se prépare à réclamer pour un de ses fils le trône chancelant d’Othon ». Dans l’entourage même du ministre, on était mal disposé pour son œuvre. M, Thouvenel, insensible